Lettre ouverte - Pour un dialogue plus respectueux entre régions et villes dans la lutte aux changements climatiques

Par Raymond Rougeau, maire de Rawdon et membre de Mobilité 125, et 8 autres signataires*
 

Une récente campagne menée par le Conseil régional de l’environnement de Lanaudière et l’organisation Vivre en ville, entre autres, cherche encore une fois à provoquer une dissension ville et région pour marquer leur opposition à des solutions nécessaires pour régler d’importants enjeux de sécurité et de mobilité dans le nord de Lanaudière.
 
Le message blessant et réducteur selon lequel « nos municipalités sont des villes de fin de semaine sans vie communautaire ni systèmes de solidarité » a fait sursauter les mairesses et maires membres de Mobilité 125 qui condamnent à l’unisson de tels propos.
 
L’engorgement entre les municipalités de Saint-Esprit et Rawdon, particulièrement les fins de semaine, est en grande partie causé par un afflux de villégiateurs qui viennent profiter de notre belle région. Par ailleurs, nos communautés sont fortes et solidaires grâce à des milieux de vie stimulants et une vie communautaire bien active.
 
Il est maintenant reconnu que la pandémie a créé un fort attachement au tourisme local. Nous avons accueilli un nombre record de Québécois-es qui ont pris l’habitude de se ressourcer ici. C’est, vous en conviendrez, beaucoup plus écologique qu’un voyage à l’international ou une croisière dans le Sud.
 
C’est avec une grande fierté que nos résident-es et travailleur-euses accueillent les citadin-es dans notre merveilleuse nature.
 
Or, cet afflux cause un problème récurrent, souvent jusqu’à 20 000 véhicules par jour qui empruntent une route de campagne sur laquelle de nombreux commerces de proximité, résidences et entreprises agricoles cohabitent dangereusement.
 
La configuration actuelle de la route 125 ne permet pas d’aménagement sécuritaire et un élargissement toucherait obligatoirement aux terres agricoles. Les Mairesses et Maires ne souhaitent pas utiliser des espaces verts et agricoles pour corriger cette situation, mais ils n’existent malheureusement pas d’autres issues.
 
Des solutions qui s’appliquent facilement en ville ne le sont pas en région. Le transport collectif et actif doit être développé pour réduire l’utilisation de l’auto, mais la réalité du terrain ici, comme partout en région d’ailleurs, ne le permet tout simplement pas à grande échelle.
 
Il faut rappeler que seulement 10% de la population de la MRC de Matawinie travaille dans la région de Montréal et 70% dans la région de Lanaudière. Jumelé aux villégiateurs avec tout ce que ça implique, il est illusoire d’imaginer qu’un transport collectif performant solutionnera à lui seul notre enjeu de mobilité.
 
Évidemment, le projet de route nationale dans le prolongement de l’autoroute 25 doit s’adapter aux enjeux soulevés par le ministère de l’Environnement. Nous croyons que le ministère des Transports et de la Mobilité durable trouvera des solutions pour réduire au maximum l’impact du projet sur l’environnement, comme le démontre entre autres son intention d’implanter une piste multifonctionnelle le long de la route nationale qui pourra être reliée aux réseaux cyclistes des MRC touchées.
 
Finalement, nous appuyons la ministre des Affaires municipales, Madame Andrée Laforest, dans sa volonté de densifier pour protéger notre territoire. Nous ne pouvons plus collectivement développer comme nous l’avons fait au cours des dernières décennies, mais restons conscients que les mêmes solutions ne peuvent s’appliquer mur à mur partout au Québec.
 
À titre d’élu-es municipaux, nous nous devons d’analyser la situation et les solutions proposées en prenant en considération l’ensemble des facteurs, tant au niveau de la sécurité, de la mobilité, de l’aménagement que de l’environnement.
 
Il faut rétablir le dialogue dans le respect mutuel et non pas dans la confrontation et les insultes entre les différentes communautés.

 
*Cosignataires membres de Mobilité 125

Germain Majeau, maire de Saint-Esprit, Jean-Pierre Charron, maire de Sainte-Julienne, Michel Jasmin, maire de Saint-Calixte, Michel Ricard, maire de Saint-Alexis, Michelle Joly, mairesse de Chertsey, Sophie Galarneau, mairesse d’Entrelacs, Isabelle Parent, mairesse de Notre-Dame-de-la-Merci,  Joé Deslauriers, maire de Saint-Donat.




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